Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE MERLE MOQUEUR
LE MERLE MOQUEUR
Archives
1 août 2013

"MON ADVERSAIRE", MON PRESIDENT, MON MINISTRE DES FINANCES ET MON PRESIDENT DE COMMISSION D'ENQUETE-DEPUTE...

hq310713

Chacun sait que je suis un citoyen de base, sans mandat électif et sans autre responsabilité que de faire attention quand je vote, de ne pas me "tirer une balle dans le pied"... Chacun sait aussi, que je suis un syndicaliste avec encore un certain nombre de responsabilités, notamment localement, et qu'à ce titre je veille sur la cohérence avec les revendications générales que nous défendons...

Alors, quand je reçois le 25 juillet 2013, un courrier du Ministre des Finances (Monsieur Moscovici) adressé au Président de la Commission Parlementaire d'Enquête sur les Dysfonctionnements de l'Etat lors de la révélation de l'affaire Cahuzac, je m'interroge sur le sens de cette communication.

Aujourd'hui 30 juillet, je prends donc ma plume (électronique) pour répondre à l'expéditeur qui est le 1er Secrétaire de la Section PS de Vitry-le-François, mais aussi conseiller municipal de Vitry-le-François et Secrétaire du syndicat CFDT de Tricoflex (groupe EXEL).

 

"Mon cher Gérard,

J'accuse réception de ton envoi électronique daté du 25 juillet 2013 à 17h37. Sans prétendre à l'exhaustivité, il appelle de ma part un certain nombre de réactions sur différents aspects.

Tout d'abord, quelques considérations sur la forme.

 

Cahuzac

Je ne comprends pas bien ce que tu attends de moi en me diffusant la lettre assez technique du 18 juillet 2013 que Pierre Moscovici, Ministre des finances, adresse à Monsieur Charles De Courson, Président de la Commission d'Enquête Parlementaire sur les Dysfonctionnements de l'Etat autour de l'affaire Cahuzac. Je note juste qu'il lui demande de la communiquer à tous les membres de la Commission d'Enquête... Mais je n'en suis pas membre !

Je m'étonne que Monsieur Moscovici, qui proteste avec véhémence de son respect scrupuleux du "principe de la muraille de Chine ", fasse si peu de cas du principe exigeant de "l'obligation de réserve" dans la fonction publique, au point que ses courriers se répandent bien au-delà du cercle restreint de ceux à qui ils étaient destinés.

De ce seul fait, je ne suis pas prêt à donner ma confiance à Monsieur Moscovici. Il me semble faire une entorse insupportable aux principes qu'un responsable de l'Etat est chargé de faire respecter à des modestes citoyens et accessoirement à des fonctionnaires comme je l'étais.

Par ailleurs, mon sentiment sur le fond.

Je ne veux pas discuter des 5 points de l'argumentation de Monsieur Moscovici. Je souhaite seulement dire comme je trouve surprenant et lamentable, en fin de son premier point, de le voir écrire que "personne ne connaissait l'implication de la banque Reyl en décembre 2012"... Parce que c'est faux.

À son poste ministériel, on peut donc se demander comment il travaille. Je ne citerai, entre beaucoup d'autres, que le livre d'Antoine Peillon, grand reporter au journal "La Croix", intitulé "Ces 600 milliards qui manquent à la France" (Editions Points, P. 2929, 184 pages). Son enquête très affûtée sur le système de l'évasion fiscale est parue en novembre 2012...

 

SAM_1397

Je suis d'autant plus choqué, que le candidat François Hollande lui-même, indiquait fortement le 22 janvier 2012 au Bourget des pistes que Monsieur Moscovici devenu ministre aurait dû conserver à l'esprit. Je donne donc ici l'intégralité du propos: " ... Dans cette bataille qui s'engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance. Sous nos yeux, en 20 ans, la finance a pris le contrôle de l'économie, de la société et même de nos vies"...      

 

2013-07-30jaures-assassinat-une-hq-2

Depuis 14 mois que le candidat est devenu président par notre vote, à aucun moment il n'a fait le moindre effort pour l'avènement de la république sociale chère à Jean Jaurès, contre cette dictature de la finance pourtant si bien mise en évidence. Au contraire, il a multiplié les capitulations et il a présenté à chaque fois la note au peuple pour garantir les privilèges consentis à cette minorité despotique de la finance et à son bras armé du MEDEF.

Rien n'a été fait pour une réforme fiscale juste, donc progressive, permettant de redistribuer mieux les richesses: les plus riches et les plus grandes entreprises continuent à payer moins d'impôts grâce à "l'optimisation" et à l'évasion fiscales...

 

530606-le-depute-charles-de-courson-udi-qui-preside-la-commission-d-enquete-parlementaire-sur-l-affaire-cah

Lorsqu'en plus, le groupe PS refuse à la Commission d'Enquête que soit entendu le 1er Ministre loin d'être notre héros, je dis que c'est une entrave insupportable et une atteinte gravissime au contrôle démocratique des institutions républicaines...

Le résultat de tout çà, mon cher Gérard, c'est que ce parti pour lequel nous avons voté lors des 2èmes tours présidentiel et législatif (qui a donné un DSK et un Cahuzac, entre autres, à la France !) a, depuis, perdu 8 élections législatives partielles sur 8. Il s'est coupé de plus en plus durablement et largement des électeurs les plus modestes. Par la politique austéritaire et inefficace qu'il mène, il fait des ravages: il alimente le flot de la défiance systématique contre nos représentants politiques, par l'abstention populaire massive et le vote en faveur d'une droite extrême. Il suffirait pourtant de mettre en oeuvre les 61 mesures proposées par Eric Bocquet rapporteur communiste de la Commission Sénatoriale d'enquête sur l'évasion fiscale pour pouvoir se dispenser de cette politique récessive et rétrograde !

 

Eric Bocquet, sénateur du nord

Comme tu le vois donc, mon cher Gérard, le contentieux s'enfle inexorablement. Il faut cesser de biaiser avec le sentiment des français qui sont une écrasante majorité à refuser leur confiance à ce gouvernement. Je suis de ceux là, d'ailleurs, et tu le sais. Pourtant, j'espère encore, dans les 46 mois qui restent à cette mandature, que le mouvement social parviendra à orienter le Président à un sursaut en faveur d'un retour aux fondamentaux du progrès social.

C'est dans ce sens, et seulement dans ce sens, que tu peux compter sur moi. Bien cordialement..."

NOSE DE CHAMPAGNE.

 

 

 

 

    

Publicité
Commentaires
N
Pour en revenir au livre d'Antoine Peillon, si Monsieur Moscovici (que je ne peux pas appeler camarade et qui ne le demande pas, d'ailleurs) veut se procurer ce petit opus passionnant, et si de plus il ne le trouve pas à Paris, il peut le trouver à la librairie "La Cédille", Grande rue de Vaux à Vitry. C'est là que je l'ai acheté...<br /> <br /> <br /> <br /> NOSE
LE MERLE MOQUEUR
Publicité
Derniers commentaires
Publicité