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LE MERLE MOQUEUR
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1 janvier 2009

DÉCLARATION DU BP DU CC DU KNE APRÈS LE MEURTRE D’UN JEUNE DE 15 ANS.

YANNIS_RITSOSJ'ai mis trop de temps, je le sais, avant d'enfin trouver celui de donner la place nécessaire à ce communiqué. Il fallait publier ce communiqué pour couper court à toutes les conneries qu'on raconte dans notre beau pays des droits de l'homme concernant la situation en Grèce.

Il fallait être solidaire de cette Grèce des Kapetanios (voir le livre de Dominique EUDES aux Editions Fayard, et paru en 1970 !); cette Grèce populaire et révolutionnaire trop souvent sacrifiée (voir l'histoire tourmentée de la Grèce du XX° siècle) sur l'autel des équilibres de la terreur... Cette Grèce de Yannis RITSOS, à qui je donne la parole après le BP du CC de la KNE.

"Nous condamnons le meurtre de sang froid d’un jeune de 15 ans, Alexandros Andreas Grigoropoulos commis dans le quartier d’Exarchia à Athènes.

Les dirigeants des forces de police et le gouvernement en portent la responsabilité écrasante. Ce drame est le résultat de l’instruction et des directives données aux forces de sécurité, qui les dirigent contre le peuple, contre le mouvement social et la classe ouvrière, contre la jeunesse en lutte.

Les mesures répressives de l'État correspondent entièrement aux attaques qui frappent la vie quotidienne et le droit des jeunes au travail, à l’éducation, à un emploi stable, à travers la flexibilité. Leur but est d’intimider les travailleurs et la jeunesse.

Les actes de vandalisme et les voies de fait n'ont rien à voir avec le mouvement populaire de masse. Ces actes légitiment la violence et l'autoritarisme. Par ailleurs, elles sont utilisées comme un alibi par le gouvernement réactionnaire de la « Nouvelle Démocratie » (droite NDRL) comme par ses prédécesseurs pour dissimuler le fait que la vraie cible de la répression étatique est le mouvement ouvrier.

La seule réponse efficace aux provocations du gouvernement est l’organisation du mouvement social, la mobilisation de la jeunesse, combative, organisée et disciplinée. Les causes réelles et la responsabilité de ce drame ne doivent pas être dissimulées comme ça s’est passé dans d'autres cas (par exemple la torture des immigrés dans les commissariats de police, le passage à tabac d’un étudiant à Salonique, etc.) Nous appelons la jeunesse à exprimer fortement son indignation, et de faire, par l'intermédiaire de sa lutte organisée, désigner les responsabilités politiques, criminelles de la répression policière.

Les écoles, les universités, les instituts d'enseignement technique, de formation professionnelle et les écoles du soir doivent rester fermés. Les organisations de masses doivent diffuser des déclarations condamnant les agressions policières et organiser des manifestations de masse et des rassemblements.

Nous appelons les jeunes, ensemble avec les travailleurs à prendre part en masse à :

  • aux manifestations organisées par le Parti communiste de Grèce et la Jeunesse communiste à Athènes et dans toute la Grèce contre l'État policier
  • à la grève générale le mercredi 10 décembre par les organisations syndicales de classe, aux rassemblements organisés à Athènes et dans 63 villes de Grèce.

Athènes, 7-12-2008, Le bureau de presse du CC de la KNE/e-mail:cpg@int.kke.gr "

Maintenant, place à Yannis RITSOS, un extrait de "Les quartiers du Monde" (1951):

"Ah, ce vent ne veut pas se taire

Il souffle, souffle, souffle

mêlant les voix et les pages de l'histoire

mêlant les étincelles de tous les incendies du monde

il ébranle une grande forêt d'espoirs

déchire les drapeaux des ministères

il s'arrête un moment pour nouer ses lacets derrière l'enclos calciné

et il s'en va, il s'en va. Tant d'années déjà

il n'a pas encore fini. Il enjambe

les fenêtres des maisons brûlées

il porte les gros souliers des tués -

on entend ses pas dans la rue asphaltée

ses pas dans la plaine nue semée d'ossements

ses pas sur la grande montagne couverte de crânes et de corbeaux

ses pas dans les tranchées et les casernes le soir

et quand les clairons sonnent l'extinction des feux dans les casernes

on entend mieux ses pas...

.../...

... Ce vent ne veut pas se taire

il siffle, siffle, siffle

siffle vive à l'oreille des tués

et les tués ouvrent les yeux

il siffle, siffle, siffle

et passe entre les jambes des pendus

il éveille les pendus

et les pendus montent sur le dos du vent, et courent vers l'immortalité

traînant derrière eux leur corde cassée.

Ainsi Petros est parti dans l'or du soleil couchant,

ainsi Fucik et Péri et Zoïa,

sortant de leurs poches des milliers de tracts

et ce vent qui fait tourbillonner les tracts

par-dessus les toits de la ville

par-dessus les bateaux

les casques des nazis

en face des fenêtres brûlées

dans les camps de concentration

le vent accroche les tracts aux barbelés

le vent qui soulève les tracts

jusqu'à la cellule de Lambrinos et de Themos Cornaros

et les gens attrapant les tracts et criant vive

la Liberté ou la Mort

la Liberté ou la Mort

les gens qui se battaient et qui tombaient

qui tombaient qui souriaient

embrassaient le monde et souriaient

et arrachaient avec leurs doigts la balle enfoncée dans leur poitrine   

et revenaient parmi nous et se battaient

et se battaient et souriaient

la Liberté ou la Mort

la Liberté ou la Mort.

(...)"

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