11 NOVEMBRE 1918-11 NOVEMBRE 2013 COMMEMORER LA FIN D'UNE MONSTRUEUSE BOUCHERIE !
Le 11 novembre, c'est la preuve que Jaurès avait raison ! Anatole France lui a rendu cette justice, lorsque notre Justice a scandaleusement blanchi son assassin Raoul Vilain. Je choisis donc le témoignage des poilus tel qu'il est diffusé par Paul Vaillant-Couturier dans la Chanson de Craonne:
"Quand au bout d'huit jours le r'pos
terminé
On va reprendre les tranchées
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais que c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le coeur bien gros, comm' dans un
sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans
trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
Refrain:
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de
souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie
qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher
Leurs tombes
C'est malheureux d'voir sur les grands
boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est en rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d'monter aux tranchées
pour défendre leur bien, car nous
n'avons rien
Nous autres les pauv'purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr'les biens de ces
messieurs là
Refrain:
Ceux qu'ont l'ponion, ceux-là
r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau."
Je ne sais pas quelle sera la tonnalité de la journée de demain, mais personnellement, je ne peux pas manquer ce moment qui sera quelques années après, aux origines de la fondation de la SFIC et de l'internationnalisme prolétarien.
NOSE DE CHAMPAGNE.