L'UNION... Chats suffit !
Les campagnes irresponsables via « L’UNION »... Chats suffit !
Le lundi 29 août 2011, presque toute la page 3 de l’édition de Vitry-le-François du journal L’UNION est consacrée, sur 4 colonnes, à ce danger majeur : « ces chats errants qui deviennent gênants… » C’est un des habitants représentant des résidents du Grand Parc et de la Rue du Faubourg de Vitry-le-Brûlé qui est allé tirer la sonnette d’alarme contre cette «calamité» (c’est écrit comme çà dans L’UNION) ! Cela fait longtemps que j’avais envie de dire ce que je pense de ce genre de campagne, mais le trop plein de mon agenda m’en a jusque là empêché… Donc, maintenant je me lâche !
Périodiquement, la presse locale relaie les dénonciations de chiens errants ou de chats abandonnés et retournant à la sauvagerie… Pas parce qu’on se préoccupe du sort fait à ces animaux qui n’avaient pas demandé qu’on les traite comme des suppléments encombrants, puis comme une gêne calamiteuse. Sur cette lancée, aux réunions du comité et du conseil de quartier, on fera des pétitions contre les oiseaux de passage… puis contre les humains sans domicile fixe. La chasse est ouverte : c’est facile, ils sont presque sans défense… On ne risque quasiment rien !
Notre représentant donc, signale longuement ses préjudices : viande chapardée, brioche entièrement dévorée, déjections qui s’accumulent dans le jardin, urines au pied des rames de tomates, combats nocturnes, sans parler des poubelles éventrées… mais aussi, tenez-vous bien « une courroie d’alternateur mangée en une nuit » !
Alors là, c’est sûr, on vit en pleine insécurité dans notre quartier du Grand Parc, que j’habite et où je suis également représentant au Comité et au Conseil de quartier. Je n’avais jusque là pas ressenti cette grave menace !
Les représentants de la municipalité sollicités ont évoqué une loi de janvier 1999 (et son article 213-6), relative aux animaux dits dangereux et errants. Ils ont également évoqué la nécessité de la stérilisation de la population visée, estimée au maximum à une quinzaine d’unités !
Je ferais un certain nombre de remarques.
1. S’attaquer aux « chats errants », c’est d’abord s’attaquer au commerce des animaux. C’est ensuite mettre en cause les maîtres de ces animaux lorsqu’ils abandonnent leurs bêtes. Nous, chez nous, nous avons 5 chats que nous avons recueillis depuis 8 ans, tous abandonnés dans un état pitoyable et qui erraient à la recherche de quoi éviter la mort par inanition. Nous les avons accueillis, baptisés, vaccinés, stérilisés et pucés (puce électronique d’identification injectée dans le cou, près d’une épaule antérieure). Le dernier de nos chats avait pris un plomb dans le gras du cou et un sur la tête à la base de l’oreille droite : 2 plaies bien rondes et sanguinolentes…
Tous nos chats sont des rescapés promis à une mort certaine, dont 2 squelettiques et couverts d’estafilades et de cicatrices purulentes, et 3 menacés de noyade volontaire, du fait d’humain trop… humains ! Nous ne pouvons pas en prendre plus, car nous avons aussi 2 chiens, des malheureux abandonnés dans des conditions abominables, et qui nous ont été confiés par le refuge de Vitry-le-François. Je peux vous assurer que de toutes ces bêtes, aucune n’a jamais mangé aucune courroie de transmission. Nous n’avons rien d’autre à leur reprocher que de donner le spectacle de la vie, de l’amour et même de la reconnaissance. Ils se font bien les ongles sur nos tapisseries, nos fauteuils et nos canapés, certes, mais nous avons privilégié la vie. Lorsque nos chats ont incontestablement fait des cochonneries chez nos voisins, soit nous nettoyons, soit nous indemnisons… Mais ils mangent à leur faim chez nous, et ils ne volent rien ailleurs. Nous avons acheté un appareil à ultrasons qui éloigne nos chats de son jardin. C’est efficace mais il veut que nous lui payions régulièrement des piles alors que nous lui avons donné des piles rechargeables… Il ne faut pas exagérer !
2. Maintenant, sur la question de la courroie de transmission, il faut dire que l’accusation de la race féline est d’une imbécilité crasse. Un chat, manger une courroie de transmission en une nuit !
Notre plaignant (et sa note de garage de 118 € !) devrait reprendre ses cours de sciences naturelles (appelées aujourd’hui sciences de la vie et de la terre) pour apprendre à faire la différence entre les félidés et les rongeurs. Il n’a aucune idée de ce que représentante la ration alimentaire d’un chat, même affamé ! En fait, et quoiqu’il en dise, ce monsieur a été visité par des rats qui eux sont tout à fait capables de ce genre d’exploit. Va-t-il se plaindre à la mairie de rats errants ? Mes chats les chassent et ont nettoyé des rats, lérots et autres souris une bonne part des alentours, à la satisfaction de certains de mes voisins, mal intentionnés à leur égard au début !
3. Enfin, je veux dire quelques mots très clairs à ceux qui invoquent des lois, encore plus de lois, toujours plus de lois…quand çà les arrangent, pour réprimer la vie et menacer les chats. Deux de mes voisins ont perdu leurs chats : 2 jeunes chats en l’espace de 3 mois (çà fait « du 8 chats par an » pour ceux qui aiment les statistiques).
Ils ont été écrasés par de sombres brutes qui les ont visés avec leur pare-choc dans l’avenue à vitesse limitée qui traverse notre quartier, et pourtant coupée de 2 stops en 200 mètres. Je le dis aussi pour ceux qui pensent bénéficier de l’anonymat s’ils versent des poisons dans les lieux fréquentés par les chats… Je le dis enfin pour ceux qui font des cartons à la carabine. Ne pensez pas qu’à la faveur des campagnes médiatiques obscurantistes et irresponsables lancées périodiquement contre les chats, vous pouvez vous autoriser ces comportements ignobles contre nos compagnons. Parce que la législation fondée sur la base de La Déclaration Universelle des Droits des Animaux le 15 octobre 1978 à la Maison de l’UNESCO à Paris, s’assortit des articles L. 521-1 et R. 653-1 et R. 655-1 du Code pénal ainsi que les articles L. 276 et R. 654-1 du Code Rural. Les mauvais traitements et les actes de cruauté contre les animaux sont sévèrement punis et je n’hésiterai pas à déposer plainte et à me faire assister par les associations de protection des animaux. Je ne suis pas un croisé qui part en campagne contre la tauromachie, ou un adepte du végétalisme. Je pense que la tauromachie disparaîtra d’elle-même, sans ces provocations absurdes des anti-corridas qui suscitent des résistances d’arrière garde. Mais il faut ce qu’il faut !
La société humaine pour laquelle je milite activement ne peut pas être une société où des pauvres hères, mais aussi trop de gens sans autre excuse que leur égoïsme, martyrisent les animaux. Les animaux sont donc parfois des révélateurs, en plus d’être des « amis », des compagnons.
Dommage que Madame la responsable de la rédaction vitryate du journal L’UNION n’ait pas jugé bon de nous proposer un article équilibré rappelant chacun (pro et anti) à la responsabilité et à la tolérance en ce qui concerne les modestes incidents de vie qui émaillent notre quartier du Grand Parc.
NOSE DE CHAMPAGNE