UN G8 EN ECOSSE, SOUS TONY BLAIR ET G. W. BUSCH…

Le « dernier » RANKIN (d’Ian RANKIN) édité en septembre 2010 est paru en Livre de Poche, dans la collection « Policier », sous le numéro 31962. Cette œuvre policière du Balzac écossais de la mondialisation est un régal !

On y retrouve bien entendu les partenaires habituels du « monde rankinien » : John Rebus, le lunatique inspecteur, honnête mais aux méthodes pas toujours orthodoxes et au moral fluctuant au gré de ses consommations d’Irn Bru ou de vieux Whisky, et sa protégée qui apprend vite mais parfois douloureusement, le sergent Siobhan Clarke à l’avenir prometteur… On y retrouve aussi le vieil ennemi déclinant, Big Ger Cafferty, maître de plus en plus contesté du racket, de la prostitution, de la drogue, de l’immobilier de blanchiment et des quartiers du lumpenprolétariat écossais, à l’heure de la mondialisation.

Dans ce roman - « L’Appel des morts » - John Rebus enterre son frère Mickey, puis se lance dans une enquête complexe avec trois meurtres de délinquants sexuels, d’un député travailliste écossais et d’un conseiller municipal d’Edimbourg, sur fond de G8 en juillet 2005, avec son sommet « off » et son contre-sommet d’altermondialistes, puis l’attentat du métro de Londres, entre les stations de King’s cross et Russel square, attribué à Al Quaeda.

L’auteur raconte la gangrène des quartiers avec les petites frappes à la solde des politiciens experts en trafic d’influence, en concurrence exacerbée avec les vieux routiers mafieux, dans la capitale écossaise et sa région. Il nous ouvre encore certaines coulisses du G8, et ses réunions à huis clos du syndicat des ambassadeurs du grand capital apatride et de ses commis politiques à l’ère de Georges W. Busch et sa guerre d’Irak. Il brosse un tableau de leurs colloques sur le paiement de « la dette » et sur l’aide au développement, qui ouvrent plus souvent des lignes de crédit aux marchands d’armes qu’au soutien des « économies émergentes ». Ian Rankin illustre avec les matériaux de notre époque, ce théorème inventé je crois, par Anatole France : « On croit mourir pour la Patrie ; on meurt pour les industriels… ». On peut dire d’une autre façon que « les affaires du monde sont trop importantes pour les laisser au monde des affaires » !

Notre écrivain nous promène encore à travers les embûches dressées par les services secrets - SO 12, MI 5 et MI 6 – et les grenouillages de leurs barbouzes immergées parmi les manifestants, tissant leurs toiles sur le fond de la politique de Tony Blair et de Gordon Brown. Cette nouvelle enquête se termine à la page 638, ouverte sur un prolongement espéré et vraisemblablement prochain, en vue de retrouver une agent secret aux identités multiples, alors que se fait entendre la voix de Roger Daltrey, dans l’opéra-rock « Quadrophenia » des Who. Une bonne occasion pour le réécouter !

Bonne lecture à tous, et à bientôt fraternellement !

NOSE DE CHAMPAGNE.

Comments

[cloclo]

Depuis le 3 juillet , rien !!!
la champagne est elle entrée en hibernation ???
tu nous manques ami , c'est pourtant le moment de faire chanter le MERLE MOQUEUR .

[cloclo]

cher Nose ,

je sais depuis un bon moment que tu as de bonnes lectures , a travers les enigmes du polar , on en apprend souvent beaucoup sur la ville le pays , les moeurs ...
Et les auteurs de polars ne vivent pas dans leur bulle , ils en sortent comme Mankell qui soutient les palestiniens contre le politique fascisante d'Israel .
bonne lecture à toi , ami , le temps s'y prete .

[NOSE]

... vous pouvez essayer une transposition avec les sommets du G20 dans l'hexagone, placés cette année sous la présidence de notre "cher" président Sarkozy !

NOSE