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LE MERLE MOQUEUR
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14 août 2010

UN ETE ARDENT…

S7302149Je sais pas vous, mais moi j’aime Andrea CAMILLERI ! Pour ce qu’il est… c'est-à-dire pour ce qu’il écrit : je ne le connais pas autrement que par ses livres et ses engagements citoyens. J’aime Andrea CAMILLERI, parce qu’en plus de pratiquer la culture de la bonne bouffe, il aime aussi les chats, autant que les humains, avec leurs ombres et leurs lumières. Et il les connaît bien !

Dans le dernier roman que j’ai lu de lui- et çà fait au moins le dixième !- « Un été ardent » (Editions Pocket N°14192 de février 2010 pour 252 pages), j’ai retrouvé cet inimitable style dépouillé et efficace, ce vocabulaire et ces tournures de phrases spécifiques au terroir sicilien qui rend une atmosphère, un climat, des parfums… Dans ce livre, notre Commissaire Montalbano est à l’automne de son âge et il se laisse – à l’insu de son plein gré – instrumentaliser par une jeune femme en quête de vengeance à l’occasion d’une enquête estivale.

S7302147Il montre une société italienne complexe, avec une justice et une police sous influence dans une Sicile où les industriels de l’immobilier n’hésitent pas à détruire le patrimoine architectural dès lors qu’ils peuvent construire et vendre au profit maximum du mètre carré rentable… Evidemment, toute ressemblance entre certains traits des sociétés berlusconienne et sarkozyenne n’est pas purement fortuite. Les industriels de la branche dont je parle, mais pas qu’eux, paient l’impôt à la mafia, et même parfois deux fois si par hasard deux clans opposés se disputent un même territoire. « Un été ardent » est donc le prétexte nous donnant à voir cette réalité là, à laquelle s’accommode très bien le capitalisme berlusconien.

Mais ce roman me parle aussi par ses allusions et ses références plus que précises à l’histoire et la géographie littéraire lorsque page 112, l’auteur écrit de son héro :

« … Puis il resta à lire jusqu’à onze heures du soir un beau roman policier de deux auteurs suédois qui étaient mari et femme et où il n’y avait pas une page sans une attaque féroce contre la social-démocratie et le gouvernement.

Montalbano le dédia mentalement à tous ceux qui dédaignaient de lire des polars parce que, selon eux, il ne s’agissait que d’un passe-temps du genre énigme.

S7302415À onze heures, il alluma la télévision. Quand on parle du loup : TeleVigàta montrait le député Gerardo Campano qui inaugurait le nouveau chenil municipal de Montelusa… »

À la lecture de ces quelques lignes jubilatoires, on a - à mon sens – une réflexion sur la littérature : d’une part selon Camilleri et d’autre part selon les « autorités littéraires » qui considèrent le polar comme un genre mineur. Par la référence à ces deux auteurs communistes (Maj SJOWALL et Per WAHLOO – voir la collection Rivages/Noir) d’une décalogie fondatrice du roman policier suédois, il me semble que Camilleri revendique sa filiation avec cette littérature qui ne se réduit pas au « genre » « polar ».

Dans ces mêmes lignes, on a aussi un regard sans concession sur le rôle joué par le monde politique qui inaugure un chenil pendant qu’un travailleur arabe meurt d’un résistible accident du travail !

S7302464Enfin, s’il me fallait une raison supplémentaire pour aimer Camilleri, je la trouverais dans cette complicité, ces traits sobres et éminemment justes dépeignant le comportement des chats. Pages 31-32, il répond à Livia :

«- … Je fais ami ami avec le chat…

- Ruggero ! Qu’est-ce t’es beau, mon chat ! Ruggero !

Le chat se roula sur le dos, pattes en l’air, Montalbano lui gratta le ventre.

- Ronron, fit Ruggero…

Ruggero […] ne cessa pas de se frotter contre ses jambes en lui donnant des petits coups de tête. »

Voilà… Je vous quitte parce que mon Carlo de chat se frotte à mes jambes pour me conduire à petits coups de tête à sa gamelle afin que je la remplisse.

S7302335Bien fraternellement Miaou à tutti, et fuyez, je vous en prie, les encombrements routiers de cette mi-août ! Venez cueillir les mirabelles avec moi au jardin… Moi, ce soir j’attaque « Traques » de Ian RANKIN.

NOSE DE CHAMPAGNE

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Les photos présentées dans ce fil, sont respectivement de haut en bas:<br /> 1. Chantal au bouquet sur la terrasse;<br /> 2. Gilbert l'auteur du bouquet;<br /> 3. Carlo et Marco sous l'oeil de Zorro;<br /> 4. Blanche inaugure son nouveau hâvre;<br /> 5. Mirabelles au jardin.<br /> <br /> NOSE.
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