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LE MERLE MOQUEUR
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27 juin 2009

REGARDER DE L’AUTRE CÔTE… CELA FATIGUE LES YEUX !

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Il y a une multitude de sites et de blogs philo-latinos. Ils sont tous hyper-documentés concernant le Cuba de Fidel et Raoul Castro, le Venezuela de Chavez,

la Bolivie

de Morales l’Indien, l’Equateur de Correa…

Mais, curieusement, peu de choses sur le Mexique, et notamment sur la région montagneuse traversée par

la Sierra Madre

Occidentale du Chiapas, adjacente à l’Océan Pacifique et au Guatemala… Eh bien, pour une fois, c’est  « Le Pigeon Bleu » qui va donner le La, au travers de la présentation d’un ouvrage que je vous recommande chaudement…

En hommage à l’écrivain catalan espagnol Manuel VASQUEZ MONTALBAN – père du détective privé Pepe Carvalho – le Sous-commandant MARCOS, chef de l’EZLN dans la région mexicaine du Chiapas (par le truchement de son enquêteur indien Elias Contrarios) et son compatriote romancier Paco Ignacio TAIBO II (par le truchement de son célèbre détective Hector Belascoaran Shayne), ont écrit à quatre mains un roman policier qui aborde l’Histoire du Mexique moderne de 1910 à 2005.

Cela donne, aux Editions Rivages/Noir, « Des morts qui dérangent » (N° 697 avec 270 pages). Et comme il se doit, des réponses des gens du peuple d’un endroit de la planète interpellent d’autres problèmes vécus par d’autres gens du peuple à d’autres endroits de la planète.

Je me permets donc de citer – assez longuement - deux paragraphes de cet ouvrage, pour vous prouver qu’il peut faire écho à des questions posées ici-même…

« … Alkazam m’a expliqué qu’il y a deux agendas : l’agenda des puissants, c’est ce qui est le plus important pour eux, ça veut dire augmenter leurs richesses et leurs pouvoirs. Et l’agenda des plus pauvres, c’est ce qui est le plus important pour nous, ça veut dire lutter pour la libération. Et alors Alkazam, il m’a expliqué que les puissants, donc les riches et leurs mauvais gouvernements, ils veulent convaincre tout le monde que leur agenda, c’est l’agenda de tout le monde, même des plus pauvres. Et toute la journée, ils nous font écouter leurs problèmes de riches pour nous convaincre que c’est ce qu’il y a de plus important et de plus urgent. Et donc, ils nous font regarder de ce côté, et de l’autre ils volent tout ce qu’ils peuvent, et ils vendent la patrie et ses ressources naturelles, comme l’eau, le pétrole, l’énergie électrique, et même les gens. Et alors, quand on s’en apercevra, ils auront déjà tout volé pendant qu’on regardait de l’autre côté. Et donc la mauvaiseté, c’est pas seulement qu’on est distraits, mais qu’en plus les problèmes des riches, on les prend comme si c’étaient les nôtres.

Alkazam dit aussi que la politique moderne, c’est faire que la démocratie, la majorité, les plus pauvres quoi, ils travaillent et s’inquiètent pour la minorité, les puissants quoi. Et donc tous les plus pauvres, on regarde de l’autre côté pendant qu’on nous vole notre terre, notre travail, notre mémoire, notre dignité. Et les puissants, ils veulent même qu’on les applaudisse avec des bulletins de vote. Et donc Alkazam, il m’a dit qu’il y a une magie noire, qui est celle  qu’on fait avec les démons, et qu’il y a une magie blanche, qui est celle que font Alkazam et d’autres magiciens, et puis qu’il y a la magie sale, qui est celle que font les politiciens… » (voir pages 220-221 de l’opus cité.)

Un peu plus loin, l’idée est complétée ainsi : « … On réfléchissait comment le Mal et le Méchant ils font toutes leurs saloperies, et comment personne ne dit rien. Et donc on se demandait si c’était parce que les gens ils ne se rendaient pas compte ou que simplement ça ne les intéressait pas. Et on a compris que les gens, ils voient pas le Mal et le Méchant, mais pas parce que le Mal et le Méchant sont cachés. Le Mal et le Méchant ils vont là où ils veulent. Ils se cachent pas, mais les gens ils les voient pas, comme si c’était de la magie. Et alors je me suis rappelé ce que le camarade Alkazam m’avait expliqué et je l’ai raconté au Sup, qui a dit que c’était vrai, qu’on regarde trop de l’autre côté. Que les puissants, les riches, les mauvais gouvernements, ils font que les gens regardent de l’autre côté et alors, quand tout le monde est bien distrait, le Mal et le Méchant, ils nous font du tort et c’est trop tard […].

J’ai pensé que c’était comme si on regardait la télévision pendant que les voleurs pillent notre maison. Et donc, les gens ils disent qu’ils sont très bien informés, qu’ils savent plein de choses, mais d’un côté seulement, ils savent pas que notre cœur, on est en train de nous le voler. Et alors je me suis rappelé comment aux infos à la télé on saute toujours d’une histoire à une autre, même que ça fatigue les yeux de devoir sauter comme çà… »

Après la victoire à

la Pyrrhus

de la droite du 7 juin et la réelle déconvenue des syndicats le 13 juin, c’est peut-être le bon moment pour regarder comment fonctionne cette « magie sale » qui « fatigue les yeux »… tout en passant un bon moment avec Paco Ignacio TAIBO II et le Sous-commandant MARCOS.

Je vous reparlerai de Paco Ignacio TAIBO II, mais en attendant, salutatou-te-s et fraternitad !

Vitry-le-François Ciudad, 22/06/2009,

NOSE DE CHAMPAGNE

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