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LE MERLE MOQUEUR
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22 avril 2009

LES PREMIERES DERNIERES NOUVELLES DU PERTHOIS…

Mon cher Rica,

Ces derniers jours qui ont suivi notre voyage à Nea Polis, il a fallu reprendre le cours de notre vie habituelle. Nous avons eu bien du mal à nous réaccorder à ce rythme et les fins de semaine nous servent à reprendre notre souffle, tant ce Monde va trop vite…

225Nous avons profité donc de cette nouvelle halte, après notre retour, pour  passer en revue les gravures réalisées sur le vif des « chambres obscures » (camera oscura) et revivre quelques instants du séjour à Nea Polis et au-delà en remontant dans le temps. Car « … moi, je me fiche de l’endroit où je suis, pourvu que j’aie le loisir d’aller sans encombre dans ma tête » comme le dit joliment Muriel BARBERY dans « L’élégance du hérisson » (page 87).

Nous avons aussi voyagé à travers notre bibliothèque, en pensant à notre garibaldien Comte des Carpates qui passe beaucoup de son temps dans son atelier du troisième étage de son nid d’aigle, à restaurer les cahiers et couvertures des livres de tous les formats. Vous lui donnez une couverture vulgairement cartonnée usagée et il vous rend une parure de cuir portant les ciselures dorées des caractères de titre ! Notre cher Comte des Carpates, quelle que soit votre prix, c’est un honneur – nous vous le répétons – que de compter vos œuvres dans nos rayonnages ! Nous vous ferons parvenir dès les prochains jours les acomptes de notre commande…   

S7300370En reprenant la lecture de « Meurtre au philarmonique » de Batya GOUR, une romancière hébraïque qui a trop tôt quitté ce monde en 2005, nous avons retrouvé un billet de consommation au Bar du Port situé au 7 Quai Suffren, à Saint Tropez. Nous y étions le 24 mars et nous y avions siroté une décoction de café, cette denrée avec laquelle, en 1929 durant la « Grande crise », on alimentait les chaudières des locomotives à vapeur. En contemplant cette facture de trois euros pour huit malheureux centilitres, un morceau de sucre enveloppé dans son corset de papier et un petit bâton de chocolat aussi emmitouflé, nous nous disions qu’il ne serait plus raisonnable aujourd’hui de recourir aux moyens fastueux d’alors !

Songe en effet, ami Rica, à ce que peut coûter un sachet de café de Bolivie chez l’épicier, lorsqu’on boit huit centilitres de café à trois euros, soit près de vingt francs dans le cours de notre monnaie d’avant le 1er janvier 2000 ! Je te laisse imaginer la fortune à engloutir pour alimenter un foyer de malle-poste à vapeur !

… J’ai laissé un peu mijoter cette lettre, le temps de préparer le repas de midi sur la terrasse donnant dans notre jardin, sous le soleil d’un radieux dimanche de printemps. Nous avons installé la table face aux lilas mauves et aux cerisiers aux fleurs blanches, si épaisses et drues qu’on croirait du coton. Les merles répondaient aux merles, et les chats ainsi que Lulu, allongés qui sur un banc qui dans une bordure d’herbes coupées humaient les parfums suaves.

Nous avons simplement dégusté une fricassée de cuisses de poulet à l’huile d’olive, au riz et aux oignons blancs et roses coupés menus (les oignons roses font moins pleurer que les oignons blancs !). Tout cela était arrosé d’un doux Bordeaux Château Dubraud 2006, Premières Côtes de Blaye !

Dans la fin d’après-midi, nous avons rendu visite au musée des « Fous de Bassan ». Nous avons retrouvé, suivi et parcouru, le fil du dernier message de notre ami Estéban, pirate Ciotaden et Emir de la Mer (amiral) méditerranéen autant que toréador des arènes informatiques. Il introduisait par le titre magnifique de la chanson de Georges Brassens : « les copains d’abord »… Mais notre Emir de la mer semble avoir oublié sa profession de foi d’alors et, prenant prétexte de discussion (trop ?) animées, il a déserté notre fréquentation. Se peut-il de n’être frères que pour les bons moments ? Nous voudrions lui faire, par ce moyen détourné (car nous, nous ne sommes pas comme ces capitalistes qui détournent à leur profit les fonds publics, nous ne détournons que les moyens de nous faire comprendre dans la conversation), que sans avoir été consulté sur les positions exprimées au sujet de la tauromachie, nous avons été automatiquement solidaires face à l’arbitraire qui excluait et refusait d’entendre que « ce n’est pas par plaisir que le toréro danse »… « Comme le moineau mon frère, Tu es comme le moineau…  Tu es terrifiant mon frère»…

Voilà, cher ami Rica, les premières dernières nouvelles de notre confrérie du Perthois. À te lire prochainement aux accents sonores des cuivres de l’ouverture « Ainsi parlait Zarathoustra » de Richard STRAUSS qui passe quasiment en boucle en ce moment sur notre platine pour nous donner de l’énergie,

Fraternellement à toi et tou-te-s les ami-e-s des Merle et Pigeon,

Usbeck le jeune du Perthois, en sa capitale, le dimanche 19 avril 2009.

Nous informons nos aimables lecteurs que cette lettre est transmise par NOSE DE CHAMPAGNE.

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