LETTRES (4) DE VOYAGE AU PAYS DE NEA POLIS...
LE DEVELOPPEMENT DU RÂBLE... DE LAPIN
Mon cher Rica,
Eh oui, mon ami, cette lettre qui te sera probablement parvenue après mon retour veut aborder un aspect particulier de ce monde, notre monde. Tu le sais mon ami, nos oreilles bourdonnent des propos tenus sur l'état de notre planète et sur la manière de l'habiter et la consommer. Les autorités du pays prononcent sur un ton martial des leçons de courage d'autant plus intéressantes et efficaces qu'ils ne les appliquent pas à leur propre façon de vivre et de partager les fruits de cette terre et du travail de l'immense humanité.
Tu es, ami, comme le disent ces vers du poète lusitanien Gastao CRUZ:
"Tes yeux ton front ta bouche
mesurant la lutte couvrant le monde et ceux qui restent
sous la grêle fixée du mensonge..."
Pour te donner une idée des réalités et des mensonges, nous voulions te faire part des conditions dans lesquelles nous avions fixé les modalités de notre départ vers Nea Polis.
Pour s'inscrire dans le cadre de ce fameux "développement durable" (qui est une mauvaise traduction de l'expression originale du titre du rapport du PNUD "For a sustainable development"), nous avions envisagé de prendre la malle poste SNCF. Au guichet de la compagnie, on nous a proposé des billets de transport au tarif de 110 € par personne, pour l'aller comme pour le retour. Soit l'obligation d'envisager de dépenser 440 € pour notre séjour d'une semaine aller et retour...
Les livres de voyage indiquaient, quant à eux, que la totalité des droits de passages aux barrières d'octroi des voies rapides attreindraient environ 50 € pour aller et autant pour le retour. Sachant que nous aurions à dépenser aussi près de 50 € dans chaque sens pour fournir à notre voiture les moyens d'atteindre son but, nous avions calculé que notre déplacement par nos propres moyens ne nous coûteraient qu'environ 200 €.
Voilà donc, mon cher Rica, la démonstration de la duplicité de ceux qui racontent tant de fadaises sur leurs dispositifs en faveur de la planète. Il n'y a aucune incitation, aucun intérêt à les écouter. Nous-mêmes, nous étions bien obligés de tenir compte de ce que l'une des options renchérissait notre voyage de 220%.
Les beaux parleurs ne font en fait que de l'argent par leurs discours sur l'avenir de la planète, pour se payer à nos frais un développement du râble de lapin, et nous l'accomoder à la boutade de Dijon !
Voilà, ami Rica, ce que nous voulions, mi-sérieux, mi-moqueurs comme le merle, te confier sur nos expériences les plus récentes.
À très bientôt de te voir pour les dernières nouvelles de demain,
Bien fraternellement,
Usbek le Jeune du Perthois, arrière-arrière-petit fils d'Usbek l'Ancien.
Transmis par NOSE DE CHAMPAGNE.