Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE MERLE MOQUEUR
LE MERLE MOQUEUR
Archives
18 juin 2008

VITRY: LES FORCES VIVES RELEVENT LA TÊTE !

jn16_002 Çà avait failli mal commencer: lorsque je suis arrivé au rassemblement devant la Maison des Syndicats-Espace Lucien Herr, le responsable des gendarmes m’avait apostrophé, annonçant en me montrant les camarades en train de se regrouper qu’il était « là pour assurer l’ordre public et non pas notre sécurité »… Le ton a monté entre nous et j’ai dénoncé avec force l’assimilation des syndicalistes et des casseurs du week-end… Le commissaire des renseignements généraux, s’est montré quant à lui particulièrement discret.

De plus, hier soir et encore ce matin, les camarades, des entreprises appelaient pour demander si nous maintenions la manifestation… Le résultat, c’est que nous nous retrouvions à une petite cinquantaine à se demander si çà valait le coup de poursuivre. Nous avons pris la décision de faire les prises de parole de la CGT et de la CFDT dès le point de départ au lieu de les prononcer avant la dispersion en fin de manifestation…

Peu à peu, nous nous sommes retrouvés environ 80 et nous avions l’air moins ridicules. Puis les 30 camarades de CALCIA sont arrivés en chasubles jaune fluo avec le logo CGT et les drapeaux, bientôt suivis des 40 de NOBEL-Automotive groupés derrière leur délégué notre camarade Christophe MUNIER. La manifestation était sauvée et nous pouvions parcourir le trajet déposé sans honte, avec des manifestants venus de JOHAR, KADANT-LAMORT, ITMLI Base de Luxémont, La Poste, SMP, FANTONI, ARCELOR, l’AAPA, le CHG, TRICOFLEX, Les communaux, CALCIA et NOBEL-Automotive.

Les camarades de CALCIA ont mis en œuvre la sonorisation et j’ai fait la déclaration suivante au titre de la CGT:

« Cher-e-s ami-e-s et camarades,

Nous sommes ici rassemblé-e-s pour défendre nos droits, chèrement acquis à vivre notre vie qui ne peut pas être réduite au travail à perpétuité: nous défendons nos 35 heures et notre retraite. Nous sommes ici rassemblé-e-s avec la CGT, la CFDT, FO et le CAS, parce qu’après ce qui s’est passé dans notre ville, nous voulons affirmer bien haut que nous sommes ici des forces d’espoir venues exiger des choses simples:

vivre dignement de notre travail pendant la durée de la carrière active, et

vivre dignement pendant notre retraite bien méritée, sans craindre la misère.

Nous sommes ici, uni-e-s, pour dire que nous faisons un choix de société:

nous refusons les trafics et les violences;

nous voulons que chacun dispose d’un travail qui lui permette de partager avec les autres les richesses qu’il ou elle produit;

nous voulons défendre notre droit et notre temps de vivre sans être asservi-e-s jusqu’à la fin de nos jours au travail.

Nous sommes déterminés à défendre ces droits en affirmant la force de la solidarité entre les jeunes et les anciens, entre les femmes et les hommes, entre les actifs, les chômeurs et les retraités, contre la violence aveugle qui sert les puissants qui veulent nous garder sous leur contrôle, pour nous exploiter toujours plus et plus longtemps, contre la violence qui rend encore plus précaire la vie des plus précaires.

Nous sommes des forces de vie en lutte contre les forces de mort, et c’est à renforcer les solidarités que nous appelons les habitants de tous les quartiers, qui sont le plus souvent des salariés de toutes les entreprises et services de notre agglomération, pour construire un autre avenir, fait de justice et de fraternité.

Nous sommes ici parce que ceux qui parlent de dialogue social refusent de nous entendre; parce que, pendant qu’ils disent la main sur le cœur qu’ils respecteront nos droits, ils négocient à Bruxelles la remise en cause de notre temps de vivre en permettant d’imposer 65, voire 78 heures de travail hebdomadaire, à la seule condition que chaque jour le ou la salariée dispose de 11 heures de repos consécutives. Si vous calculez, cela nous fait revenir au XIX° siècle, au temps où l’on travaillait 11 heures, voire 13 heures par jour ! C’est çà être moderne ? Le droit aux 8 heures a été gagné en France en 1919 ! Voyez l’ampleur de la régression !

Nous sommes donc ici, uni-e-s pour exiger le respect des syndicats et des acquis sociaux, la fin des coups tordus des Xavier Bertrand, François Fillon, Nicolas Sarkozy et consorts, contre notre législation du travail.

Nous sommes ici pour dire que les revendications que nous posions le 22 mai restent posées. Contre l’insolence du MEDEF, des PDG des groupes du CAC 40 et des grands actionnaires, contre l’impunité des trafiquants de la bourse qui nous volent notre vie, le combat syndical, les organisations syndicales, sont la seule alternative, la seule solution pour se défendre et revendiquer.

Ensemble, calmement, résolument, nous exigeons nos droits à la retraite et le respect de nos 35 heures; ensemble, calmement, résolument, nous savons que notre pays a les moyens de les garantir et nous dénonçons ici les mensonges déversés massivement quotidiennement sur le fait que les français seraient ceux qui travaillent le moins alors que nous sommes dans l’exacte moyenne des pays les plus développés à une moyenne de 36 heures par semaine et que les heures que nous travaillons sont les plus productives du monde, au point que les investisseurs ont fait de notre pays le 2° du monde pour les investissements…

Ensemble, nous allons défiler aujourd’hui et nous continuerons , avec vous, à dire que dans le choix « la bourse ou la vie », nous choisissons la vie ! ».

À la suite de cette intervention, Francis BROCHEREUX, pour la CFDT a donné lecture de la motion que nous remettrons au Député Charles DE COURSON (LNC) et au Sous-Préfet. C’est la même motion que celle qui a été déposé partout dans 130 ville de France, accompagnée de plus de 500 mille manifestants.

Nous avons parcouru la ville jusqu’à la Place d’Armes, où nous avons reçus la proposition du Sous-Préfet d’être immédiatement reçus par lui, sous réserve de conclure prématurément la manifestation. Mise au courant de la manœuvre, la manifestation a fait un sort à la proposition et poussé jusqu’à la Place Leclerc, par la Grande rue de Vaux. Là, nous avons occupé le carrefour où convergent six artères, distribuant des tracts aux automobilistes et chauffeurs de poids lourds et argumentant sur l’arnaque du coût des carburants… Après, une halte de 10 minutes, nous avons repris le chemin pour déposer notre motion à la permanence du Député, puis à la Sous-Préfecture. Là, le Sous-Préfet nous a reçu et nous avons réclamé le respect du dialogue social ainsi que le châtiment des casseurs. Nous lui avons affirmé que nous étions aujourd’hui mobilisés pour ne pas abandonner le terrain aux bandes et aux trafics mafieux…

Nous avons ensuite rejoint nos camarades et avons repris vers la Place d’Armes par la rue Aristide Briand. Là, nous avons appelé à la vigilance contre les mauvais coups de l’été et nous avons décidé la dispersion. Il était midi et nous avons fait vivre une manifestation pleine d’ardeur.

Demain, il faudra faire face à la liquidation de VÊTIMARCHE et mettre en place le plan de défense des intérêts des salariées. À chaque jour suffit sa peine: nous avons fait aussi bien que le 22 mai, dans de très mauvaises conditions de départ. Dans la Marne aujourd’hui, il n’y a eu que 3000 manifestants au total. Mais le combat continue.

NOSE DE CHAMPAGNE.

Publicité
Commentaires
E
NON anna !<br /> <br /> 500.000 dans toute la France, il n'y a pas de quoi pavaner ni se réjouir. Et il ne faut pas avoir peur de le dire.<br /> <br /> Si nous sommes dans cette situation aujourd'hui, c'est bien de la faute du monde du travail.<br /> <br /> Les voitures de brûleraient pas et il n'y aurait pas mort d'homme, si depuis longtemps les millions de "je peux pas" descendraient dans la rue.<br /> <br /> Ces millions qui n'étaient pas dans la rue le 17 juin sont en partie responsables de la mal vie, des exactions de tous les coins de France.
A
que je ne peux rien ajouter, si ce n'est que comme beaucoup , j'ai pensé à Vitry ce jour, me disant que peut-être, on allait vous refuser votre rassemblement .... alors BRAVO ... ils ne nous broiera tant que nous résisterons !<br /> <br /> 3000 ds la Manche, à St Lô et Cherbourg ...<br /> <br /> COURAGE, VITRY !!!
LE MERLE MOQUEUR
Publicité
Derniers commentaires
Publicité