FATOUMATA ET MON CHER TRESOR...
À ma permanence des consommateurs-salariés CGT, cet après-midi à Châlons, j’ai reçu une dame de 40 ans qui en paraissait au moins 50. Elle s’appelait, Fatoumata dirons-nous, et travaillait pour 420 euros mensuels dans une entreprise de nettoyage et d’entretien de locaux à temps partiels, complété dans une autre entreprise de même nature pour 310 euros… Un jour de mars, faisant ses courses en vitesse entre 2 services, elle s’est stationnée pour 5 minutes sur un emplacement réservé aux handicapés. C'est pas bien et elle a été verbalisée: le Trésor Public lui a réclamé 375 € ! Vivant avec des ressources limitées, elle a réglé 75 € le 21 mars, 100 le 11 avril, 100 le 8 mai… et le 16 mai, Trésor Public a actionné un cabinet d’huissiers qui a réclamé 230, 02 € à cette dame, sous peine de « saisie-vente de votre mobilier, saisie, enlèvement, puis vente de votre véhicule, saisie de vos comptes bancaires, salaires ou revenus » ! Et ce matin 21 mai, Fatoumata a payé le reliquat de 100 € ... Affolée, elle n’a rien trouvé d’autre que venir cet après-midi à notre permanence, à l’UL de Châlons-en-Champagne, adhérer à la CGT et demander notre aide. Nous avons immédiatement téléphoné au cabinet d’huissiers et fait ramener à 30,02 € la somme demandée à Fatoumata. Et nous allons demander pour elle et par écrit, une remise gracieuse pour cette pénalité au Trésor Public. Qu’est-ce que ç’aurait été si Fatoumata avait fait passer, comme certains des 843 fuyards et 2,5 milliards d’euros des grandes fortunes, la frontière salvatrice des rigueurs de notre cher Trésor ! NOSE DE CHAMPAGNE