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LE MERLE MOQUEUR
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15 août 2007

QUESTIONNAIRE DU PARTI: 3° PARTI - LA QUESTION DES ALLIANCES

COMMUNE_1871

  1. Sur le rassemblement et les alliances :

A/la gauche :

-    Elle s’est constitué comme un arc des diverses organisations opposées aux conservateurs et réactionnaires royalistes ou bonapartistes à partir des divers courants républicains représentant les couches sociales mises en mouvement sur les valeurs héritées de la Révolution Française de 1789, puis des révolutions de 1848 et 1871, du combat des Dreyfusards, du refus des 2 grandes boucheries mondiales et de la Résistance, des mouvements pacifistes et anticolonialistes et des luttes pour la défense de la nature et du cadre de vie.

-    Elle comprend aujourd’hui toutes les organisations qui se réclament du communisme, du socialisme, du radicalisme, de l’écologie politique progressiste, en lesquelles s’identifient les couches sociales non-parasites (c’est à dire ne vivant pas exclusivement de la rente et de la spéculation).

-    Le PS y est en position dominante depuis plus de 25 ans. Mais il a renoncé à la transformation sociale et s’est orienté de plus en plus nettement vers un « accompagnement social » du fonctionnement de notre société dans le capitalisme mondialisé. Ce PS donne l’apparence d’une régénération en vampirisant périodiquement ses « partenaires », au rythme des élections depuis 1981. Les résultats de la gauche aux présidentielles de 2007 montrent un blocage autour de 45% depuis plus de 10 ans et nous poussent vers un système de bipartisme à l’américaine, qui ne propose qu’une alternance (PS/UMP : capitalisme sauvage/ capitalisme régulé) et non plus aucune alternative au capitalisme.

-    Le PS, particulièrement à travers ses récentes campagnes d’adhésion sur Internet, a effectué une considérable mutation sociologique qui a retentit sur son électorat. Ce que Véronique LE GOAZIOU expose ainsi : « … une indiscutable évolution du profil sociologique des électeurs : un recul chez les employés et chez les ouvriers, mais un gain parmi les cadres supérieurs ; un recul parmi les personnes sans diplôme ou titulaires du certificat d’étude, mais un gain parmi les diplômés de l’enseignement supérieur ; enfin, une baisse parmi les personnes ne disposant d’aucun élément de patrimoine, mais un gain chez celles et ceux qui, à l’inverse, en disposent… ».

-    Les différentes coalitions de gauche au pouvoir autour du PS depuis 25 ans ont conduit à la déception puis à la défiance à l’égard de ces partis. C’est ainsi que le vote à gauche des ouvriers est passé de 78% en 1978 à 43% en 2002 et à peine plus de 50% en 2007 et Véronique LE GOAZIOU peut alors écrire à propos de « la crise des banlieues  de 2005» que « … le rendez-vous entre la gauche et les quartiers populaires est manqué depuis déjà plusieurs années ». Cela se vérifie encore dans le positionnement majoritaire différent du PS et de son électorat sur la question du TCE : 45% pour le « NON » chez ses adhérents, mais 65% pour le « NON » chez ses électeurs.

-    Un fort courant populaire se manifeste donc encore au sein du PS en crise ; mais il est devenu durablement minoritaire. Cette situation complique la recherche d’une issue progressiste à gauche et elle interpelle le PCF dans sa problématique de construction d’une alliance pour sortir à la fois de la crise du capitalisme et de la crise de la social-démocratie.

B/La question du rassemblement :

-    Une alliance privilégiée avec le PS est-elle encore possible ? Non. Elle ne demeure possible qu’avec une partie de celui-ci, dans des contours qui restent à définir. Il me paraît nécessaire de nous défaire de « l’attelage » au profit d’une ouverture pragmatique et sans exclusive, capable d’autres renforcements à chaque étape de la marche en avant, avec tous ceux qui souhaitent sortir des cadres d’une mondialisation capitaliste qui s’essouffle (voir la récente crise de la bulle spéculative immobilière dans les bourses mondiales et le rôle de la BCE en particulier.).   

-    L’Alternative Unitaire 2007 avait semblé nous proposer une solution dans la participation à la vie de centaines de collectifs locaux antilibéraux nés à la suite de la victoire contre le TCE du 29 mai 2005. Cette nébuleuse de collectifs a rassemblé des militants « unitaires » de la LCR, des Verts, du PCF, du PS (et en particulier de PRS),et surtout beaucoup de sans-parti, de syndicalistes divers…  Ces collectifs de tailles variables (au nombre de 862, le 9 décembre 2006), unitaires et pluralistes, répondant à l’Appel du 10 mai 2006 et disposant d’une large autonomie au plan local, devaient leur « validation » à un collectif national, flanqué d’une instance nationale des « sensibilités politiques » regroupant une dizaine de partis et organisations de gauche signataires des textes « Ambition-stratégie-candidatures » (10/09/2006), « Ce que nous voulons : 125 propositions » (14-15/10/2006), « Méthode de discussion de la candidature commune… » (02/11/2006).

-    Au CN du 9 Juin 2006 du PCF, Patrice BESSAC indique que le CEN du Parti ratifie par 37 voix contre 7 l’appel pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes en 2007. Il stimule nos initiatives en précisant que « l’implication des militantes et des militants communistes sera décisive » et appelle à la création et à l’élargissement des Comités d’Union Populaire… Ayant pris une initiative pour envisager collectivement la création de tel(s) comité(s) dans le département de la Marne qui ne possède aucun collectif validé (de même que 3 départements sur les 4 de la région), je reçois le 28 juin une lettre de désaveu très sec signée de ma secrétaire fédérale (qui est aussi coordonnatrice régionale) au nom du comité départemental, et le 4 juillet un courriel de la fédération est adressé à toutes les personnalités et organisations avec lesquelles j’ai pris contact pour casser l’initiative prévue pour le 5 juillet au chef lieu du département à Châlons-en-Champagne. Dans le même temps un Comité départemental est créé dans les Ardennes !

-    Je tire de ces faits et de ceux qui suivront, que dans notre Parti une inertie considérable, quand ce ne sont pas des freins délibérés, est opposée (notamment par un certain nombre de directions fédérales) à nos orientations politiques durant près de 5 mois. Le fait que le nombre de militants de toutes tendances et couleurs engagés dans les collectifs unitaires n’a pas dépassé 20 mille alors que le Parti revendique 130 mille adhérents me renforce dans cette conviction que le Parti n’a pas cru ou voulu dans son ensemble la réussite possible de la candidature de Marie-George Buffet (ratifiée à 81% à la Conférence Nationale d’octobre) dans l’expérience du rassemblement antilibéral. Il s’est alors exposé, dans les collectifs locaux puis au collectif national aux débordements de la LCR, d’une partie de ses propres « rénovateurs » ou « orthodoxes », aux manœuvres des partisans de José Bové, etc.

-    Le 11 décembre 2006, alors que la LCR a depuis 7 mois désigné son candidat et que le PS l’a fait depuis au moins aussi longtemps, la tentative de l’AU2007 avorte devant l’impossibilité de faire respecter les engagements communs face au dispositif institutionnel de la 5° République, face à la lourdeur de la méthode dite du « double consensus », mais surtout face au refus du collectif national de respecter l’expression majoritaire (55% pour MGB, le reste réparti entre les 8 autres candidatures) de 66% des collectifs locaux, de l’incapacité à maintenir la priorité à l’objectif historique (explicité) de candidatures communes des forces antilibérales en 2007, face aux préoccupations politiciennes (implicites) de recomposition à gauche, voire « à gauche de la gauche ».

-    En fait, nous avons sous-estimé la force d’un certain rejet à l’égard des formations politiques traditionnelles de la gauche dans ce mouvement et la domination à son sommet d’un groupe hétéroclite de « petits chefs » prêts à assurer la main-mise d’un matamore campagnard.

-    Ce type de rassemblement n’a donc pas répondu aux attentes et a disparu après avoir épuisé son pouvoir de nuisance dans la suite de la campagne présidentielle et législative.

-    Le Parti de la Gauche Européenne (PGE) : Il est présidé par Fausto BERTINOTTI (PRCI), et Francis WURTZ (PCF) préside son groupe GUE-GVN de 41 députés (de 12 nations sur 27) au Parlement Européen. Il se compose de partis communistes, de partis socialistes de gauche, de partis travaillistes, de partis verts, de rassemblements unitaires de gauche (Portugal, Espagne, Luxembourg) et il a tout dernièrement aidé à « accoucher de « Die Linke » en Allemagne et de « La Sinistra » en Italie.

-    Sa structure confédérale, respecte les identités de départ pour les dépasser dans une construction beaucoup plus large. Il est envisageable de constituer au niveau de chaque pays une fédération locale de la Gauche Européenne dont l’objet est de constituer l’alliance pluraliste nécessaire à l’offre d’alternative partout en Europe, avec les spécificités locales de chaque pays.   

-    La création d’un « groupe technique communistes et verts » à l’Assemblée Nationale en juin-juillet 2007, comme le fonctionnement d’un « groupe communiste, républicain et citoyen » au Sénat peut amorcer une construction telle qu’un groupe PGE pourrait à terme exister dans notre pays et occuper l’espace ouvert par la dérive du PS. La création du groupe à L’AN indique que nous sommes parfaitement capables de passer des compromis pour avancer et que des partenaires sont capables d’en faire autant sur la base de l’intérêt mutuel.

-    Au niveau des localités ou des bassins, des comités d’unité populaire pourraient réunir les ressortissants des formations regroupées au niveau national.

-    Être un parti révolutionnaire, c’est être un parti de transformation sociale, anti-capitaliste et anti-impérialiste pour aller « aux affaires » et réaliser les réformes dont le peuple a besoin, dans le cadre d’une 6° République débarrassée du pouvoir personnel du Président de la République. Un parti de gouvernement n’est pas automatiquement un parti révolutionnaire ; mais un parti révolutionnaire qui ne serait pas un parti de gouvernement c’est une coquille vide et cela ne peut pas exister, à mon sens.

2.       À propos du questionnaire lui-même :

-    Contrairement à ceux qui estiment que le questionnaire est « débile » et dénote un manque de confiance dans la créativité des communistes (je l’ai vu écrit dans un certain nombre de contributions sur le Net et c’est une opinion qui peut être parfaitement légitime si elle est argumentée), je pense qu’il est assez ouvert pour englober toutes les questions qui peuvent surgir dans l’esprit des camarades, et même d’autres.

-    Il permet de faire un effort de réflexion et d’expression à partir de nos expériences respectives.

-    On peut choisir de donner à chaque contribution la forme qui y convient.

-    Par contre, au sujet de l’organisation du Congrès, je préfère qu’il y ait 1 seul congrès réellement préparé avec TOUS les communistes, plutôt que plusieurs congrès avec une partie des communistes. Il faut donc consacrer plus de temps à sa préparation en relation avec le mouvement social qui se poursuit, et exiger des responsables à tous les niveaux du Parti qu’ils établissent systématiquement le contact avec TOUS les communistes. Par ailleurs, un recensement de tous les camarades qui ont été abandonnés et n’ont donc pas pu renouveler leur cotisations ces dernières années doit être effectué. Ces camarades doivent être sollicités pour reprendre leur place à nos côtés. Je pense à cet égard que le mot de Robert HUE sur l’existence d’une « force communiste » plus large que l’actuel Parti Communiste est parfaitement fondé et que çà se vérifie au quotidien dans notre entourage plus ou moins proche. Cela mérite que nous en tirions toutes les conséquences pour le futur.

Il me reste à espérer, mais c’est pas gagné, que le congrès qui se prépare sera un congrès utile et que ses décisions seront respectées. Il me reste à espérer que le militant communiste soit à nouveau considéré comme la richesse essentielle du Parti, ce qui serait normal pour un Parti qui place l’humanité au centre de ses préoccupations. Il me reste à espérer que tous les communistes, minoritaires et majoritaires, dans leur diversité, sauront s’unir pour ouvrir une nouvelle page plus exaltante de la déjà longue histoire des communistes.

Tant que l’injustice sociale existera sur un coin de cette planète, il y aura de l’avenir pour un Parti communiste.

NOSE DE CHAMPAGNE.

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