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LE MERLE MOQUEUR
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13 août 2007

QUESTIONNAIRE DU PARTI: LA 1° PARTIE DE MA DISSERTE...

COMMUNISME_2

UN COMMUNISME ET SON PARTI DIGNES DU 21°SIECLE

  1. Dans quelle société vivons-nous ? Que faut-il y changer ?

A/Le capitalisme aujourd’hui :

-    La globalisation a sonné le glas d’un Capitalisme Monopoliste d’Etat et promu une nouvelle étape de réorganisation et de concentration des grands groupes transnationaux. Dans le même temps, la financiarisation du capital est une nouvelle adaptation à la baisse tendancielle du taux de profit : elle permet une plus grande souplesse pour contrecarrer la tendance par la dévalorisation-délocalisation ou la destruction de pans entiers de l’industrie. 

-    Les entreprises font de plus en plus appel (parasitisme, chantage) dans les territoires, à des fonds publics (européens, régionaux, locaux, etc.) ou des équipements publics prenant en charge une part des infrastructures qui leurs sont nécessaires. Ces fonds et aides diverses sont très souvent investis sans garantie de pérennité de l’emploi.

-    Pour réduire leurs coûts, les grandes entreprises utilisent la sous-traitance d’une partie de leur production vers un réseau très spécialisé mais très dépendant de PME/PMI.

-    Les grandes entreprises réduisent également leurs effectifs salariés. Elles utilisent une proportion de plus en plus grande de personnels précaires : intérims ; contrats en CDD ; contrats à temps partiels …

-    Les grandes entreprises externalisent enfin une part croissante des tâches d’entretien, de maintenance, et d’un certain nombre de services.

-    Le caractère parasite et gaspilleur de plus en plus marqué du capitalisme, autant industriel que financier, appelle son dépassement  comme une nécessité, à la fois pour les territoires, pour les collectivités et pour les êtres humains.

-    La domination capitaliste a des implications multidimensionnelles. Elle touche le local et l’international (européen, en particulier) , l’économique et l’écologique , l’informationnel, le scientifique et le technique. Elle nécessite donc une contestation prenant bien en compte tous les aspects cités et donc une formation renouvelée des militants communistes.

B/Une société en mouvement :

-    La fraction de la société la plus directement concernée par l’ensemble de ces processus demeure la classe ouvrière.

-    Cette classe ouvrière n’a pas disparu, et elle s’est considérablement accrue dans le phénomène de la mondialisation de l’économie. Si elle est devenue relativement moins nombreuse dans notre pays par les délocalisations de productions, la modernisation des process de production et le développement inouï de la productivité, le rapprochement de certaines productions de leurs lieux de consommation, elle est également moins concentrée et plus hétérogène.

-    Cette classe ouvrière est très diversifiée : elle va du manœuvre peu qualifié au technicien et à l’ingénieur dans l’atelier de la grande entreprise ; mais elle est aussi présente dans la multitude de PME/PMI qui gravitent plus ou moins en réseaux autour de la grande entreprise. Cette classe ouvrière a grandement perdu conscience d’elle-même et de sa force, sous les assauts répétés et permanents de la guerre idéologique, alors qu’elle est au cœur de la production des richesses du monde : on n’a pas trouvé de nouveaux gisements de plus value en dehors d’elle.

-    La plus grande partie des cadres et techniciens de production sont de plus en plus en plus éloignés ou coupés des centres de décision. Ceux-ci ont de moins en moins à voir avec la spécificité de la  production mais bien plus avec les places financières et les actionnaires.

-    Les conditions de vie et de travail de l’ensemble des salariés privés et publics sont aujourd’hui très proches des conditions de vie et de travail faites à la classe ouvrière.

-    L’ensemble de la société (comprise comme l’ensemble des couches sociales non-intégrées à la frange de la population ne vivant que de la spéculation financière) aspire donc plus que jamais à satisfaire ses besoins vitaux de plus en plus diversifiés.

-    Elle aspire dans son ensemble à une redistribution plus équitable des richesses créées à notre époque de développements scientifiques et techniques effrénés. Elle aspire à maîtriser sa vie dans le temps consacré au travail et le temps hors travail. Par là elle entre en contradiction avec le capital qui aspire à toujours plus de travail vampirisé.

-    Entre 2/3 et 3/4 des français (au sens large et « non-ethnique ») font objectivement partie du bloc sociologique intéressé à une société française qui n’a rien à gagner à la mise en concurrence des peuples et tout à espérer de la mise en œuvre de leur coopération à l’échelle de l’Europe et du Monde.

-    La société française n’a pas adopté les valeurs de droite, mais elle a perdu ses repères. Plusieurs décennies de cogestion « loyale » des intérêts du capitalisme avec la plus grande partie de la gauche ont d’abord désespéré « le petit peuple », puis l’ont éloigné des forces qui le représentaient depuis plus d’une centaine d’années. Aujourd’hui, la capacité à proposer une alternative crédible passe par un engagement fort dans les territoires, sur le terrain des quartiers populaires et dans les entreprises aux côtés de syndicats rassemblés, pour la défense et l’extension des conquêtes sociales. Il faut reconstruire et étendre les solidarités pour les substituer peu à peu aux stratégies individuelles de survie.

-    Le Parti communiste doit prendre ses distances avec le syndicalisme soit disant « autonome » qui nuit durablement et considérablement à la construction d’un syndicalisme rassemblé.

-    Le syndicalisme doit lutter contre l’émiettement qui le stérilise et construire le retour à l’unité indispensable du monde du travail pour contester efficacement la domination du patronat et des actionnaires.

-    Il n’y aura d’alternative crédible qu’à ces conditions.

C/Quelles luttes pour une autre société :

-    Les espaces de résistance à la mondialisation capitaliste sont les peuples eux-mêmes et les outils qu’ils se sont donnés.

-    Ces outils sont évidemment et en premier lieu le syndicalisme dans chaque pays. Le mouvement syndical s’est récemment doté de structures de coopération à l’échelle européenne avec la CES et à l’échelle mondiale avec la CSI. Cette construction du syndicalisme rassemblé à l’échelle internationale montre le chemin au mouvement syndical à l’échelle nationale.

-    Sur le plan politique, le Parti de la Gauche Européenne est une construction du plus grand intérêt et il convient de bien en utiliser toutes les potentialités.

-    Sur le plan mondial, les forums sociaux, par région du monde et les forums sociaux mondiaux sont également de puissants points d’appuis pour remettre en cause les fonctionnements actuels de l’OMC, du FMI et de la Banque Mondiale.

-    L’émergence d’expériences diverses de construction du socialisme démocratique, mais par des luttes populaires intenses et acharnées en Amérique latine, avec l’aide de Cuba, mérite beaucoup plus d’attention et de soutien de notre part. Ces expériences se construisent dans un affrontement gigantesque  avec la superpuissance américaine et suscitent un immense espoir, face aux idéologues  du « no futur » ou de la fin de l’histoire. Elles sont la preuve du rebond possible après l’expérience avortée de socialisme à l’Est de l’Europe et le doute sur l’avenir et la nature des expériences chinoise et indochinoise en Asie.

-    C’est donc par un retour fort des solidarités de classe et des solidarités internationalistes prolétariennes qu’il est possible de contester et de battre l’hégémonie idéologique du capitalisme mondialisé. C’est par un retour et un ancrage sur cette base que le Parti Communiste Français peut espérer retrouver une utilité politique dans notre pays, pour notre peuple. C’est aussi sur ces bases que doivent être combattues toutes les idéologies de division et de diversion contre les salariés et contre les peuples (racismes, oppositions jeunes/anciens, hommes/femmes, public/privé, privés d’emploi/salariés actifs, etc.).

-    La société que nous voulons ne saurait être définie simplement et naïvement comme une société de l’abondance (une sorte de « Paradis Terrestre » communiste) sans que nous intégrions les dimensions finies de notre planète et la nécessité d’en respecter les lois physiques…

  1. Sur notre projet :

A/Le communisme en question ?

-    L’idéal communiste demeure fondamentalement la construction d’une société débarrassée de «l ’exploitation de l’homme par l’homme » ; basée sur la satisfaction des besoins, le juste partage des richesses et leur administration démocratique et responsables. C’est donc la disparition des rapports de domination et le règne de la liberté consciente et responsable des individus. En cela, la fin de la domination capitaliste ou le « dépassement du capitalisme » sont des concepts voisins et je ne ferais pas, comme d’autres, un sujet de controverse de cette expression pour prouver les soit-disant renoncements du PCF à la transformation sociale ! Marx montre, au long de ses textes, la cohabitation des formes anciennes et nouvelles d’organisation de la production pendant des périodes historiques plus ou moins longues et aussi ce qui naît de nouveau dans les formes contemporaines dominantes. Cela n’a rien à voir avec une succession linéaire de formes… la notion de dépassement reprend bien cette idée.

-    Précisément, les expériences du début et de la moitié du XX° siècle, au sortir des effroyables boucheries des 2 guerres mondiales, ont durablement entaché cet idéal. Les espoirs des peuples ont été trompés à la fois par le cours autoritaire et militarisé de ces expériences du socialisme et aussi travestis par la propagande intense de la guerre froide de la bourgeoisie internationale mobilisée pour la défense de sa domination sur le Monde.

-    Il importe donc de procéder à un inventaire et un bilan sérieux et approfondi de ces expériences pour montrer en quoi elles se sont écarté de notre idéal et en quoi nous avons le moyen de ne pas refaire les mêmes « erreurs ». Cette critique doit être portée massivement à la connaissance du « bloc sociologique de gauche » par une intense campagne d’idées, en faveur d’un communisme renouvelé. La question de « l’étiquette » (communiste ou autre) est une fausse question : ce qui importe c’est le contenu et sur cela la clarté doit être totale. Un changement d’étiquette ne rendra pas la crédibilité que seule peut donner la pratique sur des bases clarifiées.

-    Cette analyse critique indispensable nécessite des outils théoriques efficaces. La recherche marxiste est constamment vivifiée par les apports incessants des sciences et des techniques, par les confrontations aux réalités historiques et nationales diverses (Rosa Luxembourg, Lénine, Gramsci, etc.) et les apports des penseurs de toutes les familles de réflexion. Cela n’appauvrit ni ne réduit pas la vocation du marxisme à expliquer le monde dans lequel nous vivons, mais cela le garantit contre sa transformation en dogme sectaire sans prise sur le réel. Le marxisme garde donc de grandes responsabilités dans l’éclairage des conditions de notre lutte, sans que nous en fassions un catéchisme.

B/Quelle identité pour quel projet politique ?

-    Les valeurs constitutives de notre identité communiste sont la lutte résolue contre la confiscation privée des richesses collectives,  la solidarité sociale (« de classe ») et la solidarité internationaliste. Il s’agit de cultiver la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité », augmentée de la « solidarité », jusque dans le domaine social. C’est à peu près le propos de Jean JAURES au début du XX°Siècle.

-    Trop longtemps le projet communiste à été estompé par une définition essentiellement « en creux », c’est à dire sous la forme « anti ». Aujourd’hui, il n’est plus possible de se cantonner à une fonction tribunitienne sans perdre toute crédibilité ou n’occuper qu’une place marginale dans l’arc politique . Le degré d’éducation de notre peuple lui a fait prendre conscience des possibilités de notre époque et la critique de l’existant nécessite indissociablement des  propositions alternatives.

-    Le projet communiste, ce doit donc être d’abord la ré appropriation sociale et démocratique des moyens de production et d’échange, comme des services publiques. C’est la garantie à chacun des moyens de vivre décemment tout au long de sa vie, y compris sa vieillesse, de se loger, de se chauffer, d’accéder à l’eau, de se soigner, de se déplacer, de s’éduquer, de se cultiver et de se distraire. Cela suppose une mise à plat des ressources de la Nation et la définition, avec l’avis du peuple, de la part des richesses nationales à consacrer à chacun de ces secteurs.

-    Mieux agir à l’échelle nationale, européenne et internationale implique obligatoirement d’intégrer dans chaque question les aspects national, européen et international. Une politique communiste ne peut être fermée sur des considérations autarciques. Elle est forcément ouverte sur les coopérations et les partages avec avantages mutuels avec tous les peuples. Elle rompt avec les politiques de « blocs » et montre à tous, les avantages que chacun peut retirer de cette orientation nouvelle, sans crise et sans guerre.

-    Le programme défendu par Marie-George BUFFET durant la campagne présidentielle et repris dans les campagnes législatives est (selon moi) une bonne amorce de la réflexion sur un programme communiste partagé avec notre peuple.

Prochaine livraison dans la semaine pour la 2° partie...

NOSE DE CHAMPAGNE.

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