PREMIERE JOURNEE ORDINAIRE DANS LA FRANCE D’ APRÈS...

Ce matin, le ciel est bas et gris. Le printemps s’est arrêté. Sans doute prématuré ! Il pluviote à fins filets qui trompent les mailles de mon pull de laine et me glacent le dos, le temps que j’aille chercher le journal, dans la boîte aux lettres. Dans le jardin, parmi les fleurs, il reste du rouge parmi le blanc, le bleu, le jaune et le rose...

Hier soir à la télévision, au moment du résultat des élections, j’ai suivi, sidéré, la madone au sourire énigmatique au moment de la défaite, tellement en décalage avec l’immense et grave tristesse des militants populaires. Elle nous a assuré que « quelque chose commence » alors qu’on voyait surtout que quelque chose se terminait ou au moins était pour un temps suspendu: l’espoir… Je vois bien ce qui commence, dans son esprit. C’est ce pont maudit avec le candidat de cette droite tranquille, que j’appelle l’extrême centre, avec Bayrou…

Alors que chacun se lève ce matin avec sa gueule de bois, je vois déjà sur Internet le vieux réflexe activé de la recherche du bouc émissaire. Certains pensent l’avoir trouvé et règlent des comptes dans une « lettre aux abstentionnistes ». L’explication n’est pas satisfaisante. Pourquoi 52% des femmes ont-elles voté Sarkozy ? Pourquoi 61% des plus de 60 ans ? Et pourquoi près de la moitié des employés ou 46% des ouvriers ainsi que 52% des cadres ? Il y a un déficit de conviction et ce n’est pas la culpabilisation qui va le combler !

Est-ce qu’on va se décider à écouter, ceux qu’on condamne un peu vite en les qualifiant de « racistes », ces ouvrier-e-s (comme Jacky ou Pascal), employé-e-s ou classes moyennes qui nous parlent de l’assistanat et de ceux décrits comme tellement aidés qu’ils vivent mieux que ceux qui triment au boulot. J’en ai entendu beaucoup dans la campagne du 1er et du 2° tour. Et en fait ce ne sont pas des racistes, ni d’obscurs réactionnaires, mais comme le dit Michel Simon, sociologue intervenant dans L’Huma du 05 mai 2007: « … bien des « brèves » entendues en cours de campagne témoignent moins d’un refus « individualiste » de l’aide aux plus défavorisés que de la crainte qu’elle soit intégralement facturée à ceux qui, travaillant dur, ont pourtant trop peu » … Il y a bien une «angoisse d’un déclassement généralisé… ». C’est lié au déficit d’explication sur le financement des mesures pourtant insuffisantes préconisées par la candidate de la gauche.

Dans la Marne, on a voté près de 3% moins que dans le reste de la France et la gauche n’a réalisé que 40,8%. Les 6 plus grandes villes présentent des fourchettes à gauche entre 37,6% à Sainte Ménehould et 48,2% à Reims, en passant par 42,5% à Vitry-le-François. Aucune des 6 circonscriptions du département ne donne de majorité à gauche, et 4 cantons seulement sur 44, dont le seul canton (Châlons 3) détenu par un communiste.

Dans la 5° circonscription (Vitry-le-François) où la gauche ne réunit que 34,95%, 5 cantons sur 11 sont détenus par le PS mais aucun de donne de majorité à gauche. Pire, sur les 215 communes, 1 seule donne la majorité à gauche et 1 autre égalité droite-gauche.

Dans l’arrondissement de Vitry constitué de 113 communes et de 6 cantons détenus aux 2/3 par le PS, aucun canton ne donne la 1ère place à Ségolène Royal et seulement 1 commune. La gauche réalise 35,54% pour 81,7% de votants. La capitale du Perthois elle-même subit le séisme. 2 bureaux sur 10 placent la candidate de la gauche en tête: 1 à Rome Saint-Charles (Vitry-Est) et 1 au Hamois (Vitry-Ouest), pour 42,5% à gauche avec 79,6% de votants. Les maires ou conseillers généraux PS vont devoir réfléchir aux 60,75% de Sarkozy à Loisy sur Marne, 63,6% à Frignicourt, 68,1% à Marolles, 67,25% à Bassuet, 69,8% à Haussignemont, 63% à Arrigny … Nous communistes nous présentons un ticket mixte avec Odile VAGLIO, titulaire pour l’Est et Jean-Claude DEMANGE, suppléant pour l’Ouest de la 5° Circonscription. Notre objectif ne peut pas être d’appeler à la création d’un contre-pouvoir. Il est de mettre en place le réseau solidaire qui permettra d’organiser la résistance sociale et citoyenne dans les quartiers et les entreprises, le véritable Stalingrad social qu’il va falloir livrer maintenant durant 5 ans, au pied à pied, sur chacun des restes

de nos conquêtes sociales. Tout ce qui compte de progressiste dans cette circonscription doit contribuer à l’élection de députés d’une gauche de courage et de responsabilité, parmi lesquels le maximum de communistes, pour engager la résistance à l’Assemblée Nationale. L’intérêt de cette gauche est de s’unir et d’éviter de rejouer la tragédie des Horaces et des Curiaces.

NOSE DE CHAMPAGNE

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Le PS lui-même, aura intérêt pour limiter les dégâts aux municipales de 2008, à faire une campagne plus active, plus unitaire et moins stéréotypée qu’entre les 2 tours présidentiels.