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LE MERLE MOQUEUR
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5 février 2007

« BAMAKO » & MARIE - GEORGES BUFFET…

Vendredi 26 janvier 2007, j’ai participé au Cinéma « Pierre Brasseur » à Vitry-le-François, à la projection avec débat duAbderrahmane_Sissako film du malien Abderrahmane Sissako, en présence de 80 personnes.

« Bamako » met en scène la cour d’une maison malienne où la vie quotidienne s’écoule tandis que s’y déroule également le procès du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Il s’agit d’établir leurs responsabilités dans la situation économique et sociale de l’Afrique.

1. Le scénario du film:

Le procès a lieu dans la confrontation des témoins et des avocats à charge et à décharge. La question de la dette est abordée tout comme l’analyse du caractère de la mondialisation, sur les terrains économiques, sociaux, sociétaux (rôle des femmes), culturels (le cinéma, la mort, la religion, etc.), politiques.

Parmi les interventions effectuées à la barre, je retiens:

- cette femme qui accuse: « pour 54 milliards prêtés, la charge de la dette du Mali s’est élevée à 436 milliards », soit 8 fois plus. La BM et le FMI sont venus et par les ajustements structurels « nous sommes devenus pauvres »;

- cette autre qui affirme: « il faut se réapproprier ce qui nous appartenait et qu’on a bradé: c’est la question politique primordiale »;

- il y eut aussi cette dénonciation du « village obligé de se déplacer parce que le train qui s’y est arrêté durant 100 ans ne s’y arrête plus »...

Il y eut encore ces hommages discrets mais fréquents à Patrice Lumumba comme à Thomas Sankara, héros de l’Afrique populaire.

Il y eut la mise en accusation de la dette pesant 220 milliards de dollars, via le FMI, la BM, l’OMC et le G8...

2. Le débat:

* Dans le débat qui a suivi, je suis intervenu au nom du groupe ATTAC de Châlons - Vitry.

« Pour moi, alors que cette soirée se déroule sur fond de G8 à Davos, comme de FSM à Nairobi et de pré-campagne électorale présidentielle et législative en France.

Je pense que nous sommes invités à répondre, chacun d’entre nous, à 2 questions essentielles qui ont été posées textuellement ainsi durant le film:

-> « un pays qui n’a plus son énergie, sa communication et ses transports, … ses services publics, est-il encore un pays ? », et

-> « peut-on civiliser la mondialisation et lui donner un sens ? ».

* Plus tard, je suis ré-intervenu pour répondre à quelqu’un qui interrogeait des animateurs (un peu trop cantonnés à l’esthétisme et l’anthropologie culturelle) sur les effets attendus d’une éventuelle abrogation de la dette. En tant que syndicaliste et militant consumériste, j’ai fait le lien avec les dossiers de surendettement et de crédits reportés automatiquement qui conduisent à la misère. L’abrogation partielle ou totale de la dette permet de sortir cycle dépendance - misère - dépendance accrue, annihilant toute dynamique créatrice et toute perspective de réintégration sociale … On rencontre le même phénomène à l’échelle du concert des nations.

3. Les propositions de Marie-Georges BUFFET:

Il s’agit de proposer un ensemble d’orientations en interactions.

- Placer la France et l’Europe hors zone AGCS pour empêcher la marchandisation des services publics;

- changer le mandat des négociateurs européens à l’OMC pour faire émerger des règles solidaires, démocratiques et responsables, affranchies du dogme de l’élargissement du marché;

- lutter contre les paradis fiscaux et les délocalisations fiscales par la taxation des transactions;

- réintégrer l’OMC dans le cadre général de l’ONU, réorientée en faveur du progrès social, humain et écologique;

- annuler définitivement la dette des pays pauvres;

- réformer l’ONU et la démocratiser en renforçant les pouvoirs de l’Assemblée Générale; élargir le Conseil de Sécurité;

- garantir la solidarité et la paix entre les nations par un ensemble de mesures que nous développerons dans un autre article.

La chasse infâme aux « sans papiers » comme aux réfugiés des pays du Sud et autres pays pauvres, à laquelle s’opposent « les justes » d’aujourd’hui, doit être remplacée par la coopération et l’aide systématique au développement soutenable de ces pays.

NOSE DE CHAMPAGNE.

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